Les femmes et les TIC
La version originale de cet article a paru dans la revue Le Manager, le Mensuel de l'Entreprise,
No. 96, juillet 2004, page 55
Par Mohamed Louadi, PhD
Comme beaucoup d’autres dans le monde en développement, les femmes arabes sont les premières à s’occuper des autres. Souvent des éducatrices à l’école, au lycée ou à l’université, elles le sont en plus chez elles, avec leurs propres enfants.
Quelques pionnières de l’informatique… | ||
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Ada Lovelace |
Grace Hopper |
Mildred Koss |
C’est
donc que partout dans le monde, les femmes aspirent à une vie meilleure, pour
elles-mêmes et pour leurs familles.
Beaucoup y arrivent et réalisent des performances
remarquables malgré des vents contraires.
Alors
que les projets de formation des femmes aux technologies de l’information et de
la communication abondent désormais, il est malheureux de constater que, la
plupart du temps, ces formations se limitent à quelques rudiments de traitement
de texte, l’application la plus utilisée par les secrétaires, alors que les
technologies de l’Internet sont plus à même de s’adapter aux personnalités
féminines telles que la propension à la communication [4]
Mais
des programmes tels que celui lancé par Cisco récemment semblent bien plus
prometteurs [5].
Mais est-ce que les femmes demandant réellement un emploi sont prêtes à épouser une carrière en TIC ? Les recherches effectuées à Carnegie Mellon University révèlent que la perception des femmes envers les TIC peut changer. Par exemple, les étudiantes en informatique sont plus intéressées par le «contexte» des TIC; 44% des femmes interrogées s’intéressent à l’informatique lorsque celle-ci est liée à une application, contre 9% des hommes qui s’intéressent à l’informatique… pour l’informatique. Les femmes sont préoccupées par l’utilité de leurs compétences informatiques et soucieuses de relier les notions acquises aux problèmes réels [6] Ces recherches confirment en fait des résultats obtenus presque une décennie plus tôt mettant l’accent sur les aspects pragmatiques de l’enseignement de l’informatique et des TIC afin de toucher hommes et femmes [7] Après avoir tenu compte de ces recommandations, les programmes de l’université avaient été remodelés et, quatre ans plus tard, la proportion des femmes inscrites dans les programmes d’informatique était passée de 8% in 1995 à 37% en 1999 [8].
[1] Voir
l’autobiographie de Grace Hopper dans Hopper,
G.M. (1987). The
Education of a Computer, IEEE Annals of the History of Computing, Vol. 9, No.
3/4, juillet-décembre, pp. 271-281.
[2] Voir Koss, A.M. (2003), Programming on the Univac 1: A Woman’s Account,” IEEE Annals of the History of Computing, Vol. 25, No. 1, janvier-mars, pp. 48-59.
[3] BIT (2004). Global Employment Trends for Women 2004, Bureau International du Travail, mars 2004.
[4] Taggart, N. et O'Gara, C. (2000). Training Women for Leadership and Success in IT, Academy for Educational Development, http://www.worldbank.org/gender/digitaldivide/techknow.pdf, consulté le 13 juin 2004.
[5] Le programme de bourse du Cisco Networking Academy: Women In Technology est sponsorisé par la United States Agency for International Development (USAID) et administré par le Institute of International Education (IIE). Grâce à une subvention du programme Dot-GOV de Internews Network, le programme octroie des bourses aux candidates originaires de Tunisie, d’Algérie et du Maroc, leur permettant de s'inscrire au programme Cisco Networking Academy et d'obtenir une certification Cisco Certified Network Associate (CCNA). Le programme enseigne la conception de site Web, la conception de bases de données, la câblage, la programmation en Java et en UNIX, etc. Voir davantage sur le site de Women In Technology Scholarship Program (WIT): www.iie.org/wcoast/wit.html.
[6] Margolis, J., Fisher, A. et Miller, F. (1999). Caring about Connections: Gender and Computing, School of Computer Science, Carnegie Mellon University, p. 3.
[7] Rosser, S. (1990). Female Friendly Science.
[8] Margolis, J. et al. (1999), opcit, p.2.