Métiers d'hier, métiers d'aujourd'hui

La version originale de cet article a paru dans la revue L'Etudiant

No. 2, février 2011, page 26


Par Mohamed Louadi, PhD

L'aiguilletier

Gravure représentant un aiguilletier (source : le site de La  France Pittoresque, http://www.france- pittoresque.com/metiers/img/53.gif)

 

Il fut un temps où les ébénistes se comptaient en générations à travers lesquelles le métier se transmettait de père en fils depuis des siècles ; le métier de l’ébéniste était souvent confondu avec l’art de la boiserie et l’ébéniste était souvent le détenteur de secrets que seule sa famille détenait. Ces gens n’avaient aucun besoin d‘aller à l’école. Encore moins à un centre de formation professionnelle. Des villes, parfois des régions entières étaient ainsi spécialisées. Et de tels métiers faisaient parfois la réputation de pays, comme le Danemark, par exemple, était réputé pour sa construction navale.

Aujourd’hui, c’est dans une même carrière que nous pouvons trouver plusieurs métiers. Plus souvent encore, une personne ne pratique pas le métier pour lequel elle a été formée, et dans d’autres cas, la personne ne pratique plus le métier de la manière dont elle a été enseignée. Et du coup, on commença à parler d’apprentissage, à défaut d’enseignement, et d’apprentissage à vie, lifelong learning.

Il arriva même que des métiers, grands et petits, disparurent. Ainsi ne trouvons-nous plus d’utilité à la dactylo, à la sténo, au garbégi, au coiffeur-circonciseur, à l’aiguilletier, au charmeur de serpents, au réparateur de lecteurs vidéo, à la placeuse de cinéma, etc.  

Aujourd’hui, se pointent à l’horizon des métiers pour lesquels il n’y a encore pas de formations, ni de formateurs, des métiers de coach ou d’urbanistes de systèmes d’information. Nous ne formons que très peu d’actuaires, pourtant la demande est là.

Les Français peuvent être optimistes et nous espérons que notre avenir sera comme le leur tant il est vrai que, leurs analyses effectuées par leur ministère du Travail ont révélé des prospectives sur les prévisions d’emploi à l’horizon 2015. Ces prévisions suggèrent qu’à l’exception de quelques nouveaux métiers, la plupart des métiers de demain existent déjà aujourd’hui.

Cependant, l’annuaire des compétences, suite à la réforme LMD est chamboulée et rares sont ceux qui, entre le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi et celui de l’Enseignement supérieur et la Technologie savent déchiffrer le contenu d’un diplôme et le(s) métier(s) auquel il prépare.

Or les nouveaux métiers ne sont ni nécessairement ni toujours liés aux TIC ! Les centres commerciaux et les grandes surfaces ont aussi apporté de l’eau au moulin.